L’illectronisme en France : 11 millions Français concernés par la fracture numérique

Vous ne rêvez pas. En France, selon le point.fr 11 million d’habitants ne maîtrisent pas ou peu internet et tous les outils digitaux qui font dorénavant partie de notre quotidien.

L’illectronisme est, dans certaines régions comme la Bretagne, un problème de taille qui ne peut être résolu que par l’intervention des services publics et de formateurs professionnels capables de sensibiliser les habitants.

L’illectronisme : qu’est-ce que c’est ?

L’illectronisme se définit comme l’incapacité d’un individu à utiliser internet. C’est aussi le fait de ne pas avoir accès à internet.

Avec cette définition et selon une étude de l’INSEE, ce serait près de 23% de la population française qui serait concernée par l’illectronisme et la fracture numérique.

Ce néologisme créé à partir des notions d’illettrisme et d’électronique souligne le principe de digitalisation de la société. Aujourd’hui, il est presque indispensable d’avoir un accès à internet ou de savoir utiliser la toile pour vivre et évoluer en tant que citoyen.

Démarches administratives, communication, participation, exploitation de ressources…Le web est devenu essentiel et, pourtant, une partie de la population est encore numériquement illettrée.

Qui sont les plus touchés en France ?

Entre ceux qui n’ont pas internet et ceux qui ne maîtrisent pas correctement cet outil numérique, la population française est encore loin d’être le pays le plus connecté du monde.

Des foyers qui n’ont pas accès à internet

Sur le territoire Français et selon l’étude menée par l’INSEE, encore une personne sur six n’utilisait pas internet en 2019. L’alphabétisation numérique est un enjeu de taille qui concerne une catégorie bien spécifique de la population : les seniors.

Mais pas que…bien qu’ internet soit dorénavant accessible à tous, les personnes les plus âgées, les ménages les plus modestes et les personnes peu diplômées sont les plus impactés par l’illectronisme en France.

Quelques chiffres :

• Une personne de +75 ans sur deux ne dispose pas d’un accès à internet chez elle.
• Parallèlement, seulement 2% des 15-29 ans n’ont pas de box leur permettant d’être connectés au monde entier.
• 16% des ménages les plus pauvres n’ont pas internet contre 4% pour les plus riches.

Des individus qui ne maîtrisent pas internet

Ne pas avoir internet, c’est une chose. Manquer de compétences en est une autre. Dans les deux cas, nous parlons d’illectronisme.

En France, plus d’un usager sur trois ne sait pas utiliser correctement le Net et les fondamentaux du numérique (envoyer une pièce jointe dans un mail, imprimer un document, utiliser des logiciels comme le Pack office…).

Encore aujourd’hui, l’illectronisme impacte des centaines de milliers de foyers à travers toute la France. Cependant, la fracture numérique n’est pas répartie équitablement sur le territoire.

Quelles sont les régions les plus concernées par la fracture numérique ?

Bretagne, Haut de France, Somme…même si on note une utilisation de plus en plus fréquente d’internet, ces régions sont les plus touchées par la fracture numérique.

En revanche, il est faux de penser que les espaces ruraux sont plus concernés que les zones urbaines !

En toute logique, il est normal de penser que les communes situées en campagne ont un accès limité aux commerces, aux administrations ou au numérique. Pourtant, ce n’est pas le cas, la couverture numérique et le taux d’illectronisme sont plus ou moins les mêmes.

Comment faire face à l’illectronisme en France ?

Avec la dématérialisation volontaire des services publics (ex. : la création du permis de conduire est dorénavant complètement digitalisée) et le manque de compétences de plusieurs millions de Français, il est urgent de trouver des solutions pour lutter contre l’illectronisme.

Quelles sont les solutions pour remédier à ce problème ?

Former

Pour diminuer le taux d’illectronisme en France et permettre à des millions de Français de faciliter leur quotidien, il est essentiel de former les usagers.

En ciblant les foyers les plus touchés par la fracture numérique, le ministère du numérique à dit dans une réponse publiée dans le JO Sénat du 08/08/2019 – page 4242 :

« l’administration doit assurer, notamment aux personnes vulnérables ou n’utilisant pas l’outil numérique, des possibilités de communication et de médiation adaptées à leurs besoins et à leur situation »

La formation et l’accompagnement sont à la base du plan d’action mis en place par l’État pour venir en aide à tous les Français frappés par l’illectronisme.

Pour faciliter la formation des internautes en manque de compétences, un réseau d’aidants professionnels a été mis en place sur tout le territoire français. Ce réseau a été divisé en 3 niveaux d’accompagnements :

• La montée en compétence numérique ;
• L’inclusion numérique : l’objectif étant de permettre à l’usager de gagner en autonomie ;
• L’urgence numérique : le formateur doit se charger de former la personne en urgence pour lui éviter de perdre un droit, une allocation ou ne pas encourir une pénalité.

Accompagner

Ce point est directement lié avec le précédent.

Pour aider les usagers à prendre en main internet et tous les outils numériques qui vont avec, ont été mis en place des points d’accueil physique. En janvier 2019, on comptait déjà plus de 1200 espaces destinés à cet usage. Appelés “maisons France Services”, ces lieux ont été développés pour aider les Français dans leurs démarches de la vie.

Parallèlement et toujours dans une logique d’accompagnement, plusieurs “Hubs” ont été mis en place pour consolider l’offre de médiation numérique sur le territoire.

Véritables acteurs dans la lutte contre l’illectronisme en France, ces hubs ont pour vocation à former et accompagner toutes les personnes désireuses de prendre en main internet.

Étendre la couverture

Accès à un réseau haut débit dans toute la France, instauration de la 4G (voire la 5G) sur tout le territoire, création d’infrastructures à la pointe de la technologie : ce sont là les ambitions de l’État qui travaille déjà sur l’amélioration de la couverture numérique dans l’hexagone.

Pour réduire le taux d’illectronisme en France, l’État et d’autres acteurs ont déjà mis en place des solutions visant à favoriser l’accès à internet et son apprentissage aux ménages les plus impactés.